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Le Centre culturel algérien à Paris a accueilli ce mercredi
20 avril l’écrivaine Nadia Sebkhi, par ailleurs directrice du mensuel
littéraire algérien, L’IvrEscq, pour évoquer ses écrits. Elle était entretenue
par Nadia Agsous qui ouvre l’entretien par la lecture d’un extrait d’une
chronique qu’elle avait consacrée au dernier roman de Nadia Sebkhi « La
Danse du jasmin », le dernier de ses livres : « Tout commence au
lever du jour, lit Nadia Agsous, à l’heure où la lumière commence à fuir une
cité que l’on devine peuplée, bruyante… »
Mais c’est par un autre livre, antérieur, que commence
l’entretien. Nadia Agsous demande à Nadia Sebkhi de préciser l’objet du roman
« Les sanglots de Césarée (publié en 2012)
« Nous sommes dans une période où l’Algérie est à genou.
Lyna et Rasha c’est le monde féminin face à la modernité et à la tradition.
Elles sont deux demi-sœurs d’une famille recomposée. C’est un roman empli de
questionnements dans un pays qui a perdu son Dieu clément, son Dieu lueur, ses
repères. Devant la douleur Lyna s’en remet avec ferveur à Dieu alors même que
son mari, Racym, le rejette avec violence. »
Nadia Agsous lit (page 47) : « Lyna rentra chez
elle en claquant la porte de l’extérieur. Entre l’extérieur et l’intérieur,
elle existait. Elle était à l’abri du dehors. Elle pensait. Elle s’isolait des
autres. Elle se relâchait de la pression de l’équipe qu’elle formait car
certains mosaïstes confondaient encore maçonnerie et science de l’art.
Etrangement, même chez elle, la jeune femme se dérobait encore du regard
fixateur des mâles qu’elle sentait, tel un fantôme, comme si la vie, cette
matriarche presque vengeresse et conspiratrice des déesses, ironisait aussi par
son overdose de déraison ! »
La question qui suit porte sur le rapport particulier que
Lyna, à l’image de la majorité des femmes algériennes, entretient avec les
espaces privé et public.
« Lyna est éprise de l’art, elle est éprise du passé de
l’Algérie, elle est archéologue. J’ai volontairement donné ce titre de Césarée
au roman. Le féminin est important dans ce roman. Et il n’est pas naïf dans une
société patriarcale. »
Dans « La Danse du jasmin », Dania, interroge Nadia
Agsous, le personnage principal, est célibataire, écrivaine. Elle passe son
temps à observer la société dans laquelle elle vit. Tout au long du roman Dania
émerge comme un témoin important des mœurs de sa société.
« Dania c’est Nadia. Et c’est à bon escient que je l’ai
ainsi voulu. Il y a beaucoup de moi dans ce personnage ossature de ce roman
épistolaire Tout commence avec un songe que Dania, l’arabo-musulmane raconte à
Isabelle qui est de culture pied-noir. Il y a dans le roman un autre personnage
important, c’est Rosa une fille de l’humanité. La rencontre de Rosa dans le
rêve d’Isabelle est plus importante que la correspondance entre Isabelle et
Dania. On est à la recherche du beau. Bizarrement c’est Isabelle l’agnostique
qui trouve le beau et non Dania la croyante. Dania porte la douleur des femmes.
Le problème c’est la femme. Ou bien elle est complètement égarée du débat
sociétal et alors on a perdu la partie ou alors on a réglé les choses et il
faut dialoguer avec tout le monde. Ce livre est plus un débat qu’un roman à
l’heure où le monde a complètement divorcé, est en crise précise l’auteur.
Extrait : « J’aime retrouver mes sœurs jumelles.
Elles se complètent l’une par rapport à l’autre. La température de l’une
dévoile celle de l’autre. Elles sont mes aînées. Mani, la mère de mon père,
racontait que le jour de leur naissance mon père avait versé des larmes. Il
pensait que la malédiction ne l’épargnait plus... quatre filles est une
malédiction. » Puis : « Rosa nous interroge avec des yeux qui
brillent, le motif de notre présence, je suis Isabelle articulais-je par une
voix presque éteinte. Elle met sa main sur sa bouche avant que je termine ma
phrase. Elle m’a reconnue. Elle dit avec des yeux emplis de joie, ‘‘oh !
Isabelle ma fille, qu’est-ce que t’es belle ma chérie, est-ce que t’es mariée
ma chérie ?’’ sans attendre une réponse elle poursuit ‘‘ comment va ta
maman, mon dieu, vous me manquez, t’es venue me prendre avec
toi ?’’… »
Il y a deux thèmes récurrents et intimement liés dans vos
écrits interroge Agsous, celui des femmes et celui de la religion.
La religion est réparatrice des maux et en même temps elle en
est provocatrice, responsable et coupable. Dès lors qu’une religion s’octroie
le leadership sur les autres, et c’est ce que nous vivons, alors on entre dans
des turbulences. Et il faut ajouter à cela une société patriarcale. On a tué au
nom de la religion. C’est elle qui a écarté les humanistes ou les critiques. Et
cette religion est en train de massacrer l’humanité, en Syrie, en Irak, au
Mali… Et par ailleurs cette même religion est réparatrice, dans ma famille j’ai
toujours entendu « laisse la vieille s’asseoir, respecte la femme, baisse
le regard… » par respect. Aujourd’hui on est dans un face à face entre la
religion des fanatiques et celle des modérés…
Nadia Sebkhi écrit des poèmes et des romans, qui, même s’ils
ne sont pas des essais, ils déroulent les réalités d’un pays, d’une société,
d’un monde tel qu’en eux mêmes.
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Bonjour,
RépondreSupprimerNous sommes libraires et nous fournissons les institutions telles que Bibliothèques publiques, universitaires, centres de documentation etc. L’un de nos clients souhaite acquérir un exemplaire de l’ouvrage « La danse du Jasmin » de Nadia Sebkhi, paru aux éditions Al Kalima, à Alger. Malheureusement malgré de multiples recherches sur internet nous n’arrivons pas à contacter cet éditeur.
Auriez vous par hasard ses coordonnées ou sauriez vous auprès de qui pourrions nous nous adresser afin d’obtenir de l’aide dans notre recherche ?
Par avance je vous remercie et je reste à votre disposition si vous avez des questions.
Bien cordialement
Stéphanie Briand
Librairie ERASMUS
Si cela peut vous aider... " il y a la page facebook des éditions El kalima ou encore leur mail: edelkalima@yahoo.fr"
SupprimerMerci à vous et désolé pour ce retard.