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mercredi, juillet 24, 2019

662_ Périple 2019_10_ Astrakhan_ Russie_ Mercredi 24 juillet 2019



Nous sommes arrivés hier à Astrakhan que nous nous apprêtons à quitter ce jour. Il a plu toute la nuit. Ce matin, le temps est couvert, mais il fait bon.



Nous avons quitté Gori il y a cinq jours pour Tbilissi. Sur l’autoroute on se croyait sur un mulet au trop, jusqu’au son, cette sorte de clapotement exécuté par les centaines de dalles en béton de 4 mètres de larges sur 6 : « clop, clop, clop ». Les cigales qu’on pensait réduites au pourtour méditerranéen, ont accompagné notre entrée dans la capitale géorgienne. Elles ont elles aussi abandonné la Provence. Tbilissi nous est apparue fortement sympathique sans effet de superflu, ni autre vernis.

La rivière Kuna
 Tbilisi- Sa 20190720 - Dir la vieille ville- Rivière KURA
la traverse discrètement. Les panneaux d’indication sont peu nombreux ou nous ne les avons pas reconnus ou su les lire.

La vieille ville est très animée, forte de ses boutiques de souvenirs, ses espaces réservés aux artistes
Tbilisi- Sa 20190720 N'est-ce pas Tahar Bendjelloun ?
(l’un d’eux a fait le portrait d’un Tahar Bendjelloun mal en point…), ses ruelles pavées, piétonnes… Les touristes sont présents mais pas de grandes affluence. Aucun français (en apparence). Nous avons visité des lieux de cultes : synagogue, églises, mosquée dite « du vendredi »…



Mosquée de Tbilissi
Mosquée  "Vendredi" de Tbilissi

Nous nous sommes arrêtés pour la nuit dans le village de Pasanauri, à l’entrée duquel des rennes en bronze se pavanent. La route est correcte et l’environnement fort agréable. Ce qui frappe c’est l’absence d’enfants dans les rues, ici comme souvent dans les autres villes de Géorgie.



Le lendemain nous avons repris la route avec une halte à la station de ski, Gudauri,
GUDAURI, sur la route de Stepantsmina- Géorgie du nord, frontière avec la Russie- Dim 20190721
à plus de 2000 mètres d’altitude et après avoir vaincu des virages en lacets et étroits à plus de 6 ou 7 % (et bien évidemment les souvenirs autrichiens et turcs nous sont revenus martelant le crâne comme un lendemain de fête arrosée). Les semi-remorques, habitués à cette route ne se privent guère de vitesse… ni les véhicules ordinaires, russes ou géorgiens qui frisent l’accident souvent.

De nombreux restaurants affichent « Halal », et nous avons croisé nombre de femmes tout en noir dont on ne voyait que les yeux. La population musulmane s’élève à environ 6% en Géorgie. Mais là il nous a semblé que ces femmes étaient moyen-orientales.



Nous avons emprunté la « route militaire » et n’avions rencontré aucun uniforme, mais seulement deux convois de camions militaires bien sages. Le conflit entre Russie et Géorgie d’une part et entre Géorgiens d’autres part (Osétie, Abkhazie) semble (momentanément) apaisé.


Entre Stepansminda et la frontière russe- ce matin du lundi 20190722

Nous avons quitté Stephanisminda le 22 en direction de la frontière russe. De gros gazoducs (probablement) traversent la rivière dont nous n’avons pas retenu le nom. Nous avons atteint la frontière moins d’une heure plus tard.

Nous nous sommes réveillés vers sept heures du matin. « Il n’avait pas plus depuis mars. La terre de septembre avait la couleur de la cendre et l’air sentait le métal. Les mouches ne se posaient jamais, on ne pouvait ouvrir la bouche. » (S. Tesson, S’abandonner à vivre). Les routes sont investies par des troupeaux de vaches balançant sans cesse leur queue pour éloigner les mouches et autres parasites. Très peu de circulation. À la frontière géorgienne nous sommes passés normalement en quelques minutes (peut-être dix ou quinze). Les problèmes ont commencé avec les Russes. Nous sommes arrivés à leurs guichets vers 8h30- 9h. Toutes les informations ne sont indiquées qu’en cyrillique. Ce qui fait que nous avons emprunté un couloir réservé aux camions de marchandises. Il a fallu du temps pour que nous nous retrouvions dans le bon (alors même que les douaniers n’exprimaient pas la même information : l’un nous demandait tant bien que mal en anglais de passer à droite, l’autre à gauche… ils se sont même tenu le bec pour ce couac. Bref nos passeports sont visés, reste le contenu du Nomadeur. 

 Frontière Géorgie Russe- ce matin du lundi 20190722

Un agent nous a demandé d’ouvrir les portes, toutes les portes et tous les tiroirs, placards, penderie… Nous nous sommes exécutés, mais pendant le contrôle nous avons égaré la clé du véhicule ce qui amplifia nos problèmes… Bref et derechef… nous nous en sommes sortis, clé retrouvée, à bon compte, une heure plus tard au km 6800.

Nous avons eu par la suite affaire à de nombreux contrôles de police (une dizaine) : le premier par des agents « KCB » et le dernier, à Taramovka (Dagestan). Après Vladikavkaz (Ossetie du nord), le temps était à la pluie, le ciel très couvert et un crachin parisien se déversait sur la ville.

À Nazran (en Ingouchie), la plupart des femmes sont voilées avec de belles tenues chatoyantes. Aucun voile intégral, ni burka ni tchador. Du local, rien que du local. Un simple foulard noué, et une belle robe de couleur vive, le plus souvent. Après Nazran, sur plus de cinquante kilomètres, que des plaines immenses. Nous avions cette impression que le jour ne cessait de tomber depuis midi. Le ciel était chargé de nuages blancs et gris, ne laissant transparaître aucune lumière. Le GPS qui nous a abandonné en Géorgie est revenu avec ses numéros, ses kms, ses plans, ses mises en gardes… Il risque de nous abandonner de nouveau dans les jours à venir. Son humeur dépend de sa maîtrise ou non des coordonnées satellitaires des régions que nous traversons.

Beaucoup de vendeurs de melons et de pastèques se tiennent au bord des routes
GROZNY _ TCHETCHENIE
et les cigales sont revenues entre Grozny et Shchelkovskaya, accrochées à d’autres arbres que les pins. Les panneaux d’indication ne sont écrits qu’en russe et c’est tant pis pour nous qui payons la fierté (mal placée) des officiels subalternes russes. 
GROZNY



Brusquement le jour semble s’est dégagé à Tarumovka (Nogayskaya). Il est revenu lentement sur le long pont de la ville précédente que nous avons traversé au milieu des vaches indifférentes, toujours préoccupées par les mouches collantes.
Ville de TARUMOVKA _ Dagestan- Lundi 22 juillet 2019
Nous nous sommes installés entre un stade de football ouvert et une caserne militaire, mais que c’est une garnison nous ne le saurons que plus tard lorsqu’un militaire s’est présenté et nous a demandé quelques informations.

L’appel à la prière du matin était agréable. Une envie d’être aux côtés du muezzin tant la voix était tout au respect des habitants de la ville. A-t-il insisté sur « la prière est meilleure que le sommeil » ? Il n’est pas besoin de crier, de beugler, hurler ou vociférer… pour mobiliser les fidèles.

Ce matin nous avons pris la route pour l’extrême sud-est de la Russie. Dans un champ isolé au bord de la route, à vingt km au nord de Tarumovka, est posée
hommage à un défunt
une stèle en marbre noir, comme une tombe, sur laquelle on peut lire un voeu en arabe et apercevoir un fanion vert. Il s’agit d’un monument mémoire en hommage à la personne décédée à cet endroit (ils sont tous de même forme et proportions : 1M2). Sur d’aucuns on peut voir le visage de la personne, parfois même accompagné du modèle de véhicule objet de l’accident.

Sur le bord des routes des échoppes de vente de peaux d’animaux que nous ne reconnaissons pas, et des chapeaux, des hamacs, des sièges divers… nous avons traversé
La Steppe
de grands espaces steppiques chargés de touffes d’herbe éparpillées comme des touches de couleur d’un peintre sur sa toile. À l’un des contrôles cités, de jeunes militaires oisifs nous ont demandé toutes sortes d’informations anodines, juste par curiosité, intrigués par le type de notre véhicule qui ne doit pas courir les rues, ni les routes du Dagestan (ou de la région).

Par endroit l’état de la route (récemment rénovée) laisse à désirer. La conduite est déjà difficile à 80 km/h lorsque la chaussée semble danser sous les pneus (on en a déjà parlé dans un post précédent, concernant la Géorgie), comment font-ils alors, lorsque ces chauffards roulent à plus de 110 km/h, quels risques alors que les panneaux limitent la vitesse à 70 !  


La route chaotique


Brusquement la pluie s’est mise à tomber à grosses gouttes pendant quelques minutes. Sur la route, des aires de repos sont alimentées en énergie solaire. Nous avons dû traverser un tronçon de route long d’une trentaine de kms, complètement chaotique, sans asphalte, par endroit boueux, sablonneux, impossible ! Cela nous a pris près de deux heures à rouler à moins de 20 km/ heure (République Kalmykia).
La route chaotique
Les initiés eux roulaient presque normalement, à 70, 80 km/h et même plus, sans parler des 4X4 frimeurs. Tous sous le regard dédaigneux d’un troupeau de chameaux vacant à ses occupations de vie. Au milieu de ce nul part, un café perdu est tenu par une mama plutôt sympathique qui ne parle que très peu. Nous n’avons pu prendre de café, mais le
Café perdu sur la route chaotique
Nescafé proposé. À l’entrée et à la sortie d’une ville à quarante km au sud d’Astrakhan, une grande croix peinte en jaune semble accueillir les arrivants ou bénir les partants.
Astrakhan
Il faut dire que jusque là ce sont ce sont surtout les mosquées que l’on a aperçues le plus souvent. Dans Astrakhan, à l’extrême sud est de la Russie, les populations sont mélangées. Beaucoup de « Russes »
Astrakhan

Nous sommes arrivés dans cette ville en fin de journée et nous nous sommes installés près de la Volga, au centre ville, le Oblako. Dans un bar wifi, nous faisons la connaissance de nombreux jeunes russes et non-russes :
Café-bar chicha- Astrakhan
David, Miléna, Evans et Alexis qui rêvent d’aventures et de d’Europe, voire de Chine… échanges de coordonnées… Belle soirée.


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