892_ USHUAIA_ 9_ Puerto Natales – Les Parcs Torres del Paine et Cueva del Milodon.

 

892_ USHUAIA_ 9_ Puerto Natales – Les Parcs Torres del Paine et Cueva del Milodon.

 

 

On est peu nombreux en ce matin du 18 janvier 2025 qui ouvre à peine les yeux. Six heures et les moineaux piaillent déjà. Moins haut, moins bruyamment que les premiers clients de l’hôtel qui, à la cafétéria, se pensent au marché de Saint-Ouen (Paris) ou de Noailles (Marseille) ou du Grand Marché (Québec). Avec quelques nuances toutefois. Certains, en opposition tacite, parlent peu ou pas du tout, pas même répondent « bonjour » (« mornin’ ») à votre salut resté suspendu. Ils préfèrent observer leurs portables posés devant eux près de la bouteille de zumo de naranja.

 

À 8 heures, c’est l’heure, avec Torres del Paine en objectif avec ses montagnes, ses lacs, ses refuges, ses guanacos, ses condors du ciel de Cerro Castillo ese remolino, qui tournoient et passent (évidemment, trop facile le jeu). Nous abandonnons les mal-élevés du petit dèj. Nous sommes sur la route depuis une demi-heure et un vent de grande violence fait tanguer notre minicar Ford (15 places sans le chauffeur ni la guide, Emilia, très sympathique). Le véhicule semble vouloir basculer à droite, puis à gauche, faisant fi de la circulation heureusement presque nulle. C’est slalom sur slalom. Nous ne sommes pourtant pas sur les Routes de l’impossibles d’Asie centrale, mais pas vraiment si loin non plus. Les secousses sont à deux doigts de briser notre dos entre le sacrum et la 12° vertèbre dorsale (la 5° lombaire comprise évidemment). « No te preocupes, nuestro conductor es un experto » puis « Don't worry, our driver is an expert » nous rassure la guide, très sympathique je l’ai écrit, qui fait son boulot, explique en espagnol et en anglais. Français connaît pas. Suit qui peut. Je vous laisse apprécier les belles photos de la Gueva del Milodon et ses renards, du Lac Pehoé, de la Laguna Armaga et du Lago Sermiento, enfin du fameux Glacier Grey et du lac du même nom. Et ses lieux d’accueil… Mais aussi celle de centaines d’arbres morts au garde à vous, légèrement penchés vers l’avant, comme pour fuir. Mais il est tard pour eux. J’ai pris ce jour-là plus de trois cents photos, précisément 331, ainsi que réalisé 43 vidéos et trois enregistrements sonores. 

 

On finit la journée vers 19 heures, sur les genoux, à deux pas de la Plazza de 23 Enero (à cinq jours près) au Caribé. Cette date renvoie à une grande révolte dans cette ville, dont le point d’orgue fut le 23 janvier 1919. Un mouvement qui marquera la lutte du mouvement ouvrier chilien. Un mouvement que l’on a comparé (témérité quand même) à la Commune de Paris, quarante-huit ans plus tôt.

Un autre Grand mouvement des luttes chiliennes, est celui porté par Salvadore Allendé dans les années soixante-dix. Il a soulevé l’espoir de millions d’hommes. Au Chili et dans le monde. C’était sans compter avec la CIA, avec les Etats-Unis (Déjà) et les camionneurs, les casseroles… harkis chiliens. J’y reviendrai plus tard.

Quant au « Caribé » c’est un très chaleureux pub-restaurant tenu par des originaux de Saint-Domingue, des Dominicains donc, très très accueillants, dans le rue Eberhard (ne pas confondre avec notre chère Isabelle Eberhardt). Le commandant, Ermann Eberhard (sans « t ») est un explorateur allemand (Prussien) du 19° siècle (1852-1908), très apprécié ici. C’est lui qui a découvert la Cueva del Milodón (les renards, plus haut).

Mais les images sont préférables parfois aux mots. Je vous laisse apprécier.

À Puerto de Natales, le 20 janvier 2025