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lundi, décembre 26, 2005

06- 9° Prix RSF-Fondation de France


La Tribune (Algérie)
Remise du 9° prix RSF-Fondation de France


Ce vendredi 27 octobre le prix RSF-Fondation de France 2000 a été remis sous haute surveillance policière par un jury international de 21 membres, à Paris espace Electra, à la journaliste basque Carmen Gurruchaga parmi 5 journalistes retenus, devant une centaine de personnes essentiellement de la profession mais aussi le président d'Amnesty International France.

Créé en 1992, le Prix RSF-Fondation de France est doté d'une somme de 50.000 francs. Il récompense un journaliste "qui, par son activité professionnelle, ses prises de position ou son attitude, a su témoigner de son attachement à la liberté de la presse". Il a donc récompensé depuis 1992 neuf journalistes.

Les lauréats des prix 1998 et 1999 sont toujours en prison. Il s'agit du rédacteur en chef de la voix de la démocratie le syrien Nizar Nayyouf (1998) membre des comités de défense des libertés démocratiques (CDF). Condamné en 1992 à 10 ans de travaux forcés, il est gravement malade. L'autre journaliste est la birmane San San Nweh qui fut elle aussi condamnée à 10 ans de prison, en 1994. Elle aussi est malade.
Il est a rappeler qu'à ce jour 86 journalistes sont emprisonnés dans le monde. En Algérie cinq sont portés disparus depuis plusieurs années.

"Pour la première fois ce prix est décerné à un journaliste d'un pays de l'Union européenne déclare monsieur Fernando Castello président de RSF International. Ce pays ajoute-t-il est l'Espagne où toutes les libertés sont reconnues et dans lequel il existe une province, le Pays basque où la liberté de la presse est menacée de mort. Carmen est une pure basque qui lutte pour la défense de la liberté de la presse au risque de sa vie. Elle a reçu des insultes des pressions des menaces puis elle fut victime d'une bombe".

Carmen Gurruchaga, 45 ans a été journaliste aux quotidiens Unidad de San Sebastian, Diaro 16 et El Mundo jusqu'à aujourd'hui. A plusieurs reprises Gurruchaga est ciblée par Euskadi ta Askatasuna (ETA). A la suite des menaces de mort proférées à son encontre par cette même organisation (son nom figure parmi la liste des journalistes que l'ETA qualifie de "chiens ennemis") et suite à l'attentat dont elle est l'objet en décembre 1997, elle décide de s'"exiler" dans la capitale espagnole. Véritable militante de la liberté de la presse, Carmen Gurruchaga s'intéresse également à la situation des femmes espagnoles aux jeunes ainsi qu'aux minorités d'Espagne.

Créée en 1959 sous la dictature Franquiste, l'ETA passe à l'action armée en 1968 et la poursuit bien après la disparition des années noires. En 30 ans elle est officiellement à l'origine de la mort de près de 800 personnes dont une vingtaine en l'an 2000. Durant cette année une série d'attentats a visé la presse espagnole particulièrement les agences et correspondants basés en Pays basque. Le 7 mai dernier José Luis De Lacalle du quotidien El Mundo (dont la maison avait été la cible de cocktails Molotov en février) est assassiné. Récemment plusieurs milliers d'habitants de Bilbao furent privés de petit écran suite au sabotage du relais de télévision.

Répondant à nos questions Carmen Gurruchaga qui a dédié son prix à la journaliste birmane San San Nweh soutient "la presse algérienne qui a été en mauvaise situation" mais précise-t-elle "je ne la connais pas très bien".

A.Hanifi
Paris 28 octobre 2000

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