Alger
chaîne 3, 8h30. Agnès Spiquel parle de Camus. Cette dame n’a pas tenu parole.
L’année dernière en effet, je lui avais offert mon essai sur Albert Camus. Nous
venions de passer à la radio. D’elle même elle me dit alors « je le
référencerai » sur notre site Les études camusiennes » (http://www.etudes-camusiennes.fr/wordpress/)
J’attends
toujours (non je n’attends plus) un courriel quelconque. Elle n’a pas tenu
parole donc. « Pourtant il n’y a pas de mérite à être honnête » (dixit
A. Camus). C’est tant pis. Mais elle parle bien de Camus sur la chaîne 3.
Je
reprends le fil. Je mets à jour mes blog et Facebook. Celui-ci me demande si je
veux partager un souvenir que j’avais posté à propos des banlieues :
« Il y a 10 ans Clichy-sous-Bois », je clic et reclic
« oui », et le souvenir s’affiche photo et texte (allez voir). Un
souvenir que je complète avec un extrait de mon dernier roman LE CHOC DES
OMBRES. Je reparlerai des grands axes de mon roman une autre fois dont le socle
est la violence.
Dans
le tram, un gars monté à Cinq maisons, raconte sa vie et celles de ses voisins.
Il fait rire tout le wagon (pardon, il me faudrait dire voiture ou rame et non
wagon ce n’est pas correct à l’égard des passagers). C’est le même type d’hier,
mais c’était dans le sens retour sur Alger et j’ai omis d’en parler. Ambiance
bon enfant.
Salon
du livre. Barzakh. J’achète Zabor ou les psaumes de Daoud (1000 DA. Son prix en
France est quatre fois plus cher, 21 €). D’aucuns achèteraient 15 ou 40
exemplaires pour les revendre là-bas et rentrer ainsi dans leurs frais d’Aigle
Azur. Pensées ridicules, pense-je.
Je
m’installe au stand de l’Institut français. Intervention du jeune Karim
Bouhassoun, 35 ans, « conseiller politique de la présidente de la Région
Franche-Comté ». Il est de Vigneux sur Seine, au sud d’Orly. Oui c’est le
même gars qui présentait hier aux côtés de Rachid Arhab et d’autres leur
ouvrage commun. Aujourd’hui il évoque les inégalités dans les banlieues à
travers son intervention intitulée comme son essai « Que veut la
banlieue ? Manifeste pour en finir avec une injustice française »
(L’Harmattan, 2017). Il n’oublie pas de préciser l’anniversaire de la mort des
deux jeunes Bouna et Zyed. Le modérateur ne semble pas (ne semble pas) saisir
l’importance de l’événement (l’embrasement des banlieues).
Aujourd’hui
il y a la foule des grands jours, et il est pénible de circuler à partir du
début de l’après-midi. A 14 heures 30 je suis interviewé par la charmante T.A.
pour son émission « La république des arts ». Je lui fais de la peine
avec mon sac à dos bourré de mes ouvrages introuvables en Algérie… je rectifie
« si, on les trouve à telle adresse, puis à telle autre et encore là et
là… » Mais il est vrai qu’il est préférable d’être édité (aussi) en
Algérie et enrichir le stock des libraires. Mais, car il y a un mais, ou un os
qui s’appelle « réseau », « connaissance »,
« piston »... Et moi, d’un je n’ai jamais mangé de ce pain-là et de
deux ce n’est pas notre sujet ici dans ce post. Arrive un gars, un chercheur,
critique littéraire… dont j’ai oublié le nom. « C’est quoi ce
serpent » me dit-il en montrant du doigt la première de couverture de mon
roman, en prenant soin de ne pas la toucher. « C’est un trigonocéphale, ou
autrement dit un Fer de lance, « Kidon » en hébreu le nom d’une
section des services spéciaux du Mossad qui, par son opportunisme, alimentait
ou même serait à la source de la flambée de violence qui secoua la France en
2005 (selon le célèbre journaliste allemand d’investigation Udo Ulfkotte,
aujourd’hui décédé). C’est un axe central dans mon roman. Je vous l’offre dis-je
au gars. Il est passé à autre chose.
Dans
un stand je tombe sur des ouvrages sur la Nouvelle-Calédonie (« Algériens
et Maghrébins en N.C » de Melica Ouennoughi et « Caledoun » de
Rachid Sellal) et j’ai un pincement au cœur, je pense à M. si loin… Chez Chibab
les livres de notre ami Slimane Aït-Sidhoum sont bien en vue, ainsi de La
faille, de La révolte feutrée. Ils côtoient ceux de Mimouni et de Tahar Djaout.
Plus loin Slim est bien seul, il s’accroche comme il peut. Lit un journal et
personne ne le remarque. Est-ce triste ? (il a défendu bec et ongle la
trilogie révolutionnaire CIA : culturelle, industrielle et agraire avec
ses Bouzid, Zina et leur Gat… ce gars (sauf si ma mémoire flanche et ce serait
fort possible) demeure un des héros parmi les héros de notre presse !)
Vous me reprendriez « mais les défenseurs de la dictature ne sont pas
rares en Algérie ! qui diraient on était fiers à l’époque, on avait du
Nez, on était numéro un mondiaux, champion de tout ! » Et vous
n’auriez peut-être pas tord. Vous ajouteriez « et puis il a évolué comme
tous les autres » et vous auriez peut-être encore raison. Si je continue
sur cette voie-là je risque de m’engluer, alors stop.
Je
glisse sur notre chanteur national Zwit rwit bien aimé, complètement enveloppé
par la foule (stand de l’ONDA), j’ai nommé Idir. De l’autre côté l’ambassadeur
d’Afrique du Sud, reconnaissable entre mille (son costume), répond à une
journaliste. Retour à l’Institut français. Zeghidour raconte son dernier
ouvrage, autobiographique, « sors, la route t’attend » (éd Les
Arènes). La foule est exténuante. C’en est assez pour ce salon aujourd’hui, et
même cette année. Demain il fera jour ailleurs aussi.
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